Sur ce site internet et sur la chaîne YouTube Les interviews de Liza, le cœur du sujet concerne les personnes dites atypiques et plus particulièrement les enfants et adolescents. Il s’agit de jeunes que l’on qualifie de différents, de par leurs comportements qui sortent de notre ordinaire. Durant mes interviews, les invités insistent beaucoup sur ce que notre société pointe du doigt, et qui comporte un caractère clairement discriminatoire.

Changer de regard sur les personnes dites atypiques.

Commençons par étudier le sens du mot atypique, avec son étymologie.

Atypique vient du grec. Il est composé de deux parties : le préfixe de privation « a » et le mot «typique » qui vient de « type ».  Qui n’a pas de type.

Quant à la définition, selon le célèbre dictionnaire Le Robert, atypique est un adjectif signifiant : « Qui ne répond pas au type habituel », « que l’on peut difficilement classer ». Atypique est l’adjectif correspondant aux noms « atypie » et « atypisme ». Selon le dictionnaire Larousse, l’atypie signifie « Absence de conformisme relativement à un modèle que l’on prend comme référence ».

Être atypique, c’est donc être différent d’une référence. Et c’est ici que cela devient intéressant car les références peuvent différer en fonction de nombreux critères : les époques, les cultures, les pays, l’éducation reçue …

Voici quelques synonymes du mot ‘atypique’: inhabituel, aberrant, anormal, différent, distinct, exceptionnel, extraordinaire, original, spécial, unique, insolite, inclassable, hors norme, singulier. Vous constaterez que chacun de ces mots a en fait un sens différent et donc une portée différente. Ils sont révélateurs d’un manque de conscience de la part de celui qui les exprime. Ils peuvent également être dévastateurs pour celui qui en est l’objet. Le choix des mots utilisés aura donc des conséquences différentes.

« Mon enfant est exceptionnel » n’aura pas le même impact que « Mon enfant est anormal ».

Qu’est-ce qu’une personne dite normale ?

Selon le dictionnaire Larousse, ‘normal’ signifie « conforme à une moyenne considérée comme une norme, qui n’a rien d’exceptionnel ».

D’après le site www.erudit.org : « Ainsi, le normal est associé au bon ; ce qui est souhaitable, approuvé socialement ; il est également ce qui est le plus fréquent, et donc ce qui est repérable et observable. L’anormal, le pathologique, difficilement définissable en lui-même, est forcément le contraire du normal ; il est inadapté et dérangeant. »

Dans toutes les définitions de la normalité, on oppose ce mot à l’anormalité qui a une connotation négative et jugeante. Or le même comportement peut être jugé irrespectueux, inadapté dans certains pays ou certaines civilisations alors qu’il est normal à d’autres endroits ou selon d’autres cultures.

Chez les indiens d’Amérique de croyance animiste (croyance en un esprit qui anime les êtres vivants), le mot ‘handicapé’ n’a pas de sens. En effet, de leur point de vue, une personne ayant une déficience intellectuelle peut vivre de façon normale et harmonieuse au sein de leur société.

A l’inverse, le monde occidental a encore tendance à stigmatiser les personnes dites atypiques car elles sont différentes de la norme fixée. Une personne atteinte de déficience intellectuelle souffre d’un jugement a priori négatif qui a pour conséquence sa mise à l’écart de la société. Cette exclusion serait-elle liée à un manque de productivité attendue ? Est-il impératif de travailler et de produire afin d’être accepté dans la société occidentale ?

En comparant ces deux systèmes, nous constatons que d’une part l’être humain est accueilli parce qu’il existe, alors que d’autre part il n’est accueilli que s’il est dans la norme définie.

Finalement, la personne est la même. Ce qui diffère, c’est la façon dont on l’appréhende.

De l’importance du regard …

Aujourd’hui, il est courant d’observer ce type de scène : dans un lieu public, un enfant autiste, incommodé par une cause quelconque, s’exprime de façon bruyante. Certains regards désapprobateurs peuvent influencer les parents, qui vont être enclins à imposer le silence et l’immobilité à l’enfant. Or, ce que le grand public attend va à l’encontre des capacités d’une personne autiste, qui ne peut souvent pas se contrôler.

Si les regards étaient plus bienveillants et compréhensifs, la personne différente de la norme serait pleinement accueillie, et n’aurait pas à subir un désarroi supplémentaire. Et s’il n’existait pas de norme, nous traiterions tout le monde, peu importe les différences, avec plus d’objectivité.

Une première réflexion serait donc de remettre la norme en question. Et un deuxième axe serait d’être plus conscient, afin de réaliser que les personnes dites atypiques n’ont pas choisi de l’être, et que leurs souffrances ne viennent pas uniquement de leurs différences, mais surtout du regard parfois injuste d’autrui.

Le regard du cœur.

Pour résumer, la norme varie ; il est donc préférable de ne pas s’y fier afin de poser sur la différence un regard venant du cœur. Ce que je souhaite, grâce à toutes ces interviews et ces partages, c’est contribuer à changer de regard sur les personnes « hors-normes », à mettre en lumière leurs richesses, afin qu’elles aient les mêmes possibilités d’épanouissement que tout le monde. N’oublions pas que si elles sont hors-normes pour nous, elles ne le sont pas dans l’absolu.

Et si tout simplement nous remplacions le mot ‘anormal’ par son synonyme ‘extraordinaire’ ?

Qu’en pensez-vous ? Vos questions, remarques et retours d’expériences sur les personnes dites atypiques sont bienvenus dans la partie ‘commentaires’ ci-dessous. Vous pouvez également m’envoyer un message via le formulaire de contact.

A bientôt !

Liza